Expédition de Tunisie (1881-1882). — En 1881, le gouvernement entreprit l’expédition de Tunisie.
La France avait un intérêt important pour établir son influence sur la Tunisie ; car si, comme on pouvait le prévoir, cette principauté tombait entre les mains des Italiens et si le Maroc venait à être occupé par les Espagnols, l’Algérie se trouverait prise comme dans un étau.
Au congrès de Berlin, l’Angleterre et l’Allemagne, questionnées par les diplomates français, se montrèrent favorables à une occupation française de la Tunisie.
En 1881, la suspension par le gouvernement tunisien des travaux du chemin de fer de la Goulette à Sousse et les incursions de pillards Kroumirs dans l’Algérie, incursions que le bey se refusa à réprimer, donnèrent au gouvernement français un prétexte pour intervenir.
Malgré les réclamations de la Porte et le me contentement de l’Italie, nos troupes entrèrent en Tunisie par la frontière algérienne, et allèrent imposer au bey Mohammed Es-Sadok le traité du Bardo (12 mai 1881).
Ce traité a mis la Tunisie sous le protectorat de la France, il garantit au bey la sécurité de sa personne et de sa régence héréditaire.
La France est représentée auprès du bey par un ministre résident. Elle peut occuper militairement le territoire et se porte garante des traités existants entre la Tunisie et les autres puissances, ainsi que de la dette du pays. Une série de mesures administratives, l’organisation des finances, la justice remise entre les mains des tribunaux français ont fait réaliser à la Tunisie des progrès considérables.
“Histoire contemporaine 1789-1897 : programme du 28 janvier 1890, classe de philosophie” – Auteur : Melin, Jean-Baptiste (1836-1908)
