LES ORIGINES DU MOUVEMENT TUNISIEN 1921

  • 26 décembre 2018
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parti destourien
26 Déc

Les indigènes demandent une Constitution. Leurs revendications, présentées sous cette forme, sont nouvelles. Elles sont l’aboutissement d’une évolution des idées dont il est peut-être difficile de fixer exactement les origines, mais dont certains faits saillants nous permettent cependant de marquer les principales étapes.

  1. Le développement de l’instruction

Il semble que la période qui s’étend sur toute la fin du xix e siècle, de 1881 à 1900, soit surtout une période de formation, d’éveil. Le Protectorat parait alors avoir vécu sans histoire. Réclamée, subie ou simplement acceptée, l’autorité de la France s’exerce sans conteste, sans contrôle, sans contre-poids et aussi sans récrimination. C’est le régime absolutiste qui suit de près la conquête et s’impose aux habitants, indigènes ou colons sans paraître soulever de la part des uns ou des autres la moindre objection.

Mais c’est en même temps la période pendant laquelle toute une jeunesse ardente va se préparer aux réclamations futures par le développement de l’instruction et le contact permanent avec des Occidentaux.

L’élite de la jeunesse tunisienne passe la mer, s’inscrit à nos facultés, fréquente nos écoles, reçoit, absorbe, comme gloutonnement, l’enseignement de nos maîtres, enrichit sa conscience et son intelligence de toutes les pensées qui tombent à flot de nos chaires publiques, s’imprègne de notre philosophie, apprend l’histoire de nos institutions, forme sa mentalité à l’image de la nôtre ; élite à qui, d’un seul coup, comme par le déchirement d’un voile intérieur, apparaît toute l’étrangeté de son statut politique et les inconséquences de sa raison sociale.

Et dans le même temps que cette éducation nouvelle révélait à ses bénéficiaires la puissance et la beauté de nos institutions métropolitaines fondées sur le respect de l’individu et l’obéissance à une loi également nécessaire et obligatoire pour tous, elle leur découvrait l’épouvantement d’un régime hybride, monstrueux, qui constituait une contrepartie violente de ces idées primordiales, régime où le pouvoir, centralisé à outrance entre les mains d’un fonctionnaire, disposait arbitrairement de la liberté des hommes et de la propriété des biens.

L’éveil tunisien est né de cette comparaison rendue possible, fatale par le développement de l’instruction. Est-il nécessaire d’ajouter que cette instruction fut pour nos jeunes étudiants tunisiens le fruit non seulement de leur assiduité aux cours et conférences de nos facultés, mais encore de leur fréquentation des cercles littéraires ou politiques, de la capitale, de leur introduction dans les familles françaises et même aussi, de leur participation aux jeux, plaisirs et distractions de nos ardentes universités ? Quelques-uns dégoûtés à la pensée de retomber à l’état de sujet beylical, se fixèrent définitivement dans la métropole ou à l’étranger. Le plus grand nombre revint s’installer dans le pays originel, où le spectacle des fermentations qui commençaient à sourdre dans la colonie française achevèrent de les convaincre que la vérité d’en deçà la Méditerranée était encore erreur au-delà.

Ils n’eurent plus alors qu’un désir : faire partager à leurs compatriotes les bénéfices de leur nouvelle éducation. Ils créèrent divers foyers de propagande, notamment la Khaldounia, où par le moyen de cours, de conférences, de causeries, ils apportèrent aux Tunisiens moins favorisés l’écho des grandes leçons reçues aux bords de la Seine. L’écho se répercuta à travers les couches sociales de la Régence et s’il est allé s’atténuant jusqu’à devenir insaisissable chez l’humble travailleur des champs, il retentit encore et toujours davantage dans les cercles urbains, parmi ceux que leurs qualités peuvent à bon droit faire considérer comme des dirigeants.

Et ne suffit-il pas de l’éveil d’une élite pour que la masse sente bientôt le besoin elle aussi, et presque inconsciemment, de s’agiter ? Dans tous les pays du monde la politique n’est-elle pas dirigée par une minorité qui s’impose et qui en impose ? Il serait imprudent de croire que la Tunisie put faire exception à la règle. La masse est ignorante. C’est entendu. Mais ce n’est pas sur le gouvernement du Protectorat qu’elle a les yeux fixés, c’est sur la jeunesse tunisienne qui parle pour elle et en qui elle a, obscurément, mais pleinement confiance.

  1. Les aspirations de la colonie française

La participation de la colonie française à l’œuvre du gouvernement du Protectorat fut tout d’abord et uniquement une collaboration d’ordre économique. Pour favoriser le développement de la colonisation française et s’entourer de conseils techniques qui fussent à même de le fournir de renseignements et lui permissent de prendre des décisions en connaissance de cause, le gouvernement créa dès 1885 une Chambre de commerce, puis une Chambre d’agriculture, puis des Chambres mixtes du Centre et du Sud (Agriculture et Commerce). Ces corps, consulaires ou agricoles, exclusivement français, avaient pour mission de tenir le gouvernement au courant des besoins de la colonie française et de proposer les voies et moyens destinés à réaliser ses vœux.

En 1892 nous assistons à la création d’un Conseil de gouvernement, composé de délégués des diverses Chambres de commerce et d’agriculture et des vice-présidents français des municipalités.

A mesure que la colonie française se faisait plus nombreuse, devenait plus ancienne, elle tendait à récupérer les droits civiques dont son immigration en Tunisie l’avait privée. Agissant sur le gouvernement local, mieux encore sur le gouvernement français, la colonie obtenait en 1896, l’élargissement du Conseil colonial et la transformation de celui-ci en Conférence consultative. Cette nouvelle assemblée se composait de trois collèges, agricole, industriel et commercial, et le troisième collège qui comprenait tous les Français n’appartenant pas aux deux premières catégories.

En principe, la compétence de cette conférence consistait dans sa consultation obligatoire en matière financière chaque fois qu’une mesure projetée pouvait avoir une répercussion sur les charges qui pesaient sur la colonie française. Lorsqu’en 1907, le Résident général Pichon, et en 1910 le Résident général A la petite apporteront des modifications de forme à la composition ou au recrutement de celte conférence, ils se garderont d’en modifier les attributions. Si l’on a pu dire que ces attributions ouvraient en réalité à la colonie française un droit de critique sur toute l’activité gouvernementale en Tunisie, nous savons bien qu’en fait cette critique formulée à huis-clos et dépourvue de toute sanction, n’a jamais empêché cette activité gouvernementale de s’exercer selon le plus pur arbitraire.

Quel qu’inférieur que fût ce mode de représentation, il n’en constituait pas moins un essai, un effort vers la participation de la collectivité à l’œuvre gouvernementale. Si caricatural qu’il parût aux esprits français, il marquait déjà une conquête dans la voie de la représentation populaire et donnait au citoyen français l’illusion de collaborer à la direction des affaires publiques.

A côté des Français que le gouvernement amusait au petit jeu d’un parlement pour rire, les indigènes courbés sous la loi du Prince, continuaient à vivre sans garantie, sans même avoir le droit de se plaindre, obligés de subir tous les passe-droits, toutes les avanies, sans murmurer ni récriminer, autrement que par la voie toujours délicate et souvent périlleuse de la pétition au Bey, au Résident général, ou au secrétaire général du gouvernement tunisien. Des sanctions sévères étaient d’ailleurs prévues pour les plaintes reconnues infondées et que souvent étaient chargés d’instruire les fonctionnaires corrompus ou prévaricateurs contre lesquelles elles étaient précisément formulées[1].

L’indigène payait l’impôt et devait laisser à la Conférence française et au gouvernement le soin d’en disposer. Quelques parlementaires français saisis secrètement des indignations légitimes qui fermentaient dans le cœur des indigènes, obtinrent de M. Pichon le décret du 2 février 1907 qui appela au sein de la Conférence consultative seize membres indigènes choisis par le gouvernement.

La Résidence générale paraissait ainsi donner satisfaction aux Tunisiens. En réalité elle ne faisait qu’aggraver leur état, puisque les seize délégués ainsi nommés devenaient les instruments aveugles de ses volontés et servaient à couvrir ses caprices du voile trompeur de la collaboration indigène. Ces délégués étaient d’ailleurs immédiatement flétris par leurs compatriotes de l’épithète importée d’Algérie : ils étaient les Béni Oui-Oui. La représentation de la colonie française se chargea bientôt elle-même de supprimer toute velléité d’indépendance de la délégation indigène.

En 1910, par la violence de son attitude et le caractère agressif de ses interventions au sein de la Conférence consultative, elle mettait le Résident général A la petite dans l’obligation du scinder la conférence en deux sections et de taire délibérer la section indigène dans une salle réservée, où en tête-à-tête avec les représentants de l’administration, dans le plus strict huis-clos, elle n’eut plus qu’à subir les injonctions du gouvernement, sans avoir l’espoir de pouvoir appuyer la moindre tentative d’initiative personnelle sur la sympathie de quelques délégués français et sur la présence aux débats de témoins français. Entre les indigènes qui réclamaient plus de droits, et la colonie française qui dénonçaient cette réclamation comme un véritable péril, la situation du gouvernement n’était pas commode.

Comprenant l’abime qui séparait le colon français du Français de France, humiliés de voir les Français réclamer pour eux-mêmes une toujours plus large indépendance sans se soucier de l’opinion indigène stupéfaits de ne plus reconnaître la France dans ses émigrés de la Régence, l’esprit hanté des enseignements reçus dans la Métropole et si totalement ignorés des coloniaux, les indigènes se retournent vers leurs maîtres et ils crient leur désillusion, leur amertume à ceux dont ils ont reçu des leçon de civisme et de philosophie sociale.

Paris les entend, Paris demande des explications, Paris enquête, Paris exige qu’il soit fait quelque chose pour les indigènes. Mais, dans le même temps Paris veut laisser au Résident général le soin de prendre ses responsabilités. Les directives qu’il donne sont forcément générales, vagues, incertaines. Si, généreusement, le Parlement se montre disposé à faire quelque chose pour les indigènes, il laisse volontiers au gouvernement le soin de l’exécution.

Il émet des vœux. Le gouvernement enregistre, clame sa bonne volonté, et c’est tout. Les bureaux du quai d’Orsay sont chargés de l’application. Or, ils sont renseignés par les bureaux de Tunis à qui le régime de l’arbitraire rend la tâche particulièrement facile, qui redoutent surtout les histoires que pourrait leur susciter une représentation démocratique du pays. La bonne volonté du gouvernement métropolitain se dilue dans l’atmosphère bureaucratique du ministère compétent. Les circulaires officielles, publiques sont inspirées du plus pur libéralisme, mais en dessous passent les notes confidentielles qui barrent la route à toute espèce de réforme et de progrès.

Le gouvernement local balloté entre diverses tendances doit chercher l’application pratique. Il trouve les Services économiques indigènes. Cette nouvelle administration aura pour but de poursuivre le relèvement économique et moral de l’indigène, mais toute initiative dans cet ordre d’idées sera nécessairement gouvernementale. De sorte que l’évolution sociale des Tunisiens devra se produire dans le cadre tracé par l’autorité, de manière à ne dévier vers aucune des voies normales où l’initiative individuelle ou corporative pourrait vouloir l’entraîner. Les Services économiques indigènes sont une institution étroitement administrative qui affirme davantage la tutelle de l’administration sur l’activité des Tunisiens.

Ils garantissent cette administration contre la menace du péril tunisien puisqu’elle est la maîtresse absolue du développement qu’elle veut donner aux industries, au commerce, à l’agriculture et bientôt à l’enseignement, des indigènes. Ils les mettent à l’abri du reproche de ne rien faire pour les indigènes. Les Tunisiens se rendent compte rapidement de ce leurre. L’intention gouvernementale leur apparaît vite comme une grossière tricherie, un dérivatif que l’administration propose à leurs préoccupations politiques. Mais ils savent bien, pour l’avoir appris en France, que la qualité et le droit de l’homme et du citoyen se reconnaissent à cela que celui qui paie l’impôt en surveille et en ordonne la dépense et non pas aux charités que lui distribue la faveur gouvernementale.

Ils savent qu’aussi longtemps qu’ils seront de simples machines à contribution sans avoir le droit de décider l’emploi de leur argent, ils constitueront une race inférieure de taillables et de corvéables. Ils ne sont pas loin de se comparer, et non sans raison, aux serfs du moyen âge. Et ils aspirent à une révolution. Que sera cette révolution ? Il serait peut-être téméraire de penser que jamais dans aucun esprit tunisien la pensée d’une révolution violente, sanglante, capable de débarrasser la Régence de la tutelle étrangère, n’ait germé. Mais si de pareils extrémistes existèrent dans le parti tunisien, reconnaissons que leurs propositions n’ont jamais franchi le seuil de leurs cercles privés et qu’elles tombèrent devant l’indifférence ou l’hostilité de leurs compatriotes.

Il fallut les maladresses du gouvernement du Protectorat pour faire ce que n’avaient pas fait toute l’agitation panislamique et les manœuvres de la jeune Turquie, jeter Bach Hamba[2] entre les bras de nos ennemis et réveiller l’angoisse religieuse au sein de nos paisibles populations.

En obéissant aux sommations du Colon français et de M. de Carnières qui régulièrement demandait la tête des jeunes tunisiens, en paraissant attribuer aux événements du Djellaz, au boycottage des tramways et à diverses manifestations violentes l’importance d’un complot contre la sûreté de l’Etat, en méconnaissant volontairement le caractère purement religieux des sympathies tunisiennes à l’égard des Tripolitains (Libyens) contre l’Italie, en couvrant la faute lourde d’un haut fonctionnaire qui omit de décommander les géomètres du fameux cimetière, en défendant les intérêts d’une compagnie privée, chargée d’un service public, qui boycottait systématiquement le personnel indigène au profit du personnel étranger, italien en particulier, en supprimant la publication du Tunisien, en exilant Bach Hamba, Taalbi, Guellaty, Nooman, en internant Smerli, Chadli Darghoat et Moktar Kahia, le gouvernement du Protectorat créait en réalité le parti jeune-tunisien, soulevait les ardentes curiosités de toute une population éminemment impressionnable et préparait les voies de la révolution.

Grâce à la sagesse des Tunisiens de notre époque, cette révolution doit rester pacifique. Elle a trouvé son expression dans la revendication qui fait l’objet de cette étude : La Constitution.

  1. La participation des Tunisiens à la grande GUERRE, ET LES PRINCIPES WILSONIENS

1° La grande guerre ne pouvait pas ne pas avoir sa répercussion sur l’opinion tunisienne. Pour assurer le calme dans la Régence et la tranquillité des esprits, la France, par ses représentants les plus autorisés, le Résident général à Tunis, les membres du gouvernement à Paris, n’hésita pas à marquer au peuple tunisien les sentiments de la plus tendre affection. Une censure sévère, dès le 2 août 1914 interdit à la presse de molester en quoi que ce lût l’opinion indigène. Nous n’avons pas tari d’appréciations flatteuses pour cette fraternité franco-tunisienne qui se scella sur le champ de bataille et à l’abri de laquelle nous avons pu mobiliser plus de cent mille tirailleurs dont 60 0/0 ne sont pas revenus.

Les Tunisiens ont pris pour argent comptant la promesse, pas très explicite, mais formelle que nous leur avons faite : à savoir que l’accomplissement loyal de leur devoir militaire leur conférerait des droits certains à notre reconnaissance. L’heure de l’échéance a sonné. Les Tunisiens demandent les droits auxquels ils pensent pouvoir prétendre.

Vous connaissez ce bon paroissien d’un joli conte bleu, qui entendit son curé affirmer dans son sermon du dimanche, que Dieu rendait au centuple le bien fait aux pauvres en son nom. Le pauvre homme, sur cette assurance tombée du haut de la chaire, s’empresse d’édifier une étable aux vastes proportions. Puis menant son unique vache au presbytère il prétendit en recevoir cent de son pasteur. Il ne réussit qu’à se faire jeter à la porte comme un fol entêté et dut reprendre le sentier de sa chaumière, tout ruiné de ses rêves envolés, répétant avec obstination : — Vous l’avez dit ! Monsieur le Curé, vous l’avez dit ! Les Tunisiens répètent à leur tour : — Vous l’avez dit ! Messieurs les Français ! vous l’avez dit que nous aurions des droits ! Il nous importe, il importe à la Tunisie, il importe à l’honneur de la France que la réalisation de nos promesses ne soit pas reportée comme celle de l’Évangile, dans un monde meilleur. Pas plus que notre signature, notre parole, notre engagement moral ne peuvent constituer des chiffons ou des fumées, de fallacieuses promesses pour un lendemain qui n’arrivera jamais.

2° La politique wilsonienne n’a pas été sans émouvoir les esprits tunisiens. Les grands principes sociaux préconisés par le grand président d’une grande République ont eu leur écho dans le cœur de nos protégés. Lorsqu’ils ont constaté l’accord des gouvernements sur la formule de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, les Tunisiens, ou plutôt certains Tunisiens ont pensé qu’ils pouvaient réclamer en leur faveur l’application de cette belle formule. Ils ont cru, passez-moi l’expression, que c’était arrivé. Pas longtemps.

Ce qui prouve leur sens clair des réalités. Et ce n’est pas au nom des principes wilsoniens que la Régence réclame une constitution. S’il en est question parfois, au cours de ses revendications écrites ou verbales, c’est à titre documentaire et comme pour mémoire. Il n’en demeure pas moins que l’influence du président américain s’est fait sentir, a provoqué certains espoirs, fait jaillir quelques flammes. Et de cela encore nous aurions tort de ne pas tenir compte.

[1] Un exemple : En 1911 la Résidence générale reçoit des plaintes d’agriculteurs indigènes contre un contrôleur civil à qui ils reprochent de leur avoir par la violence, par des coups et par la prison, arraché leur consentement à la vente de leurs terres. L’accusation était nette. La Résidence générale envoya la plainte au contrôleur civil incriminé pour procéder à une enquête. On se doute du résultat. Les Arabes dépossédés de Leurs biens ancestraux se sont adressés à la justice. Mais ce n’était plus qu’une affaire civile. Les contrats étaient signés. Aujourd’hui les propriétaires sont sous le coup d’une expulsion en bonne et due forme. Il n’est pas dit que l’opération se passe sans grabuge.

[2] Ali Bach Hamba était un jeune avocat de grande valeur que l’on pouvait considérer comme l’un des chefs reconnus du mouvement jeune-tunisien. Il fut expulsé en raison de ses opinions politiques en 1912. Il se réfugia à Constantinople où il ne se montra pas, on peut le penser, l’ami de la France.

Préfaces de Marius Moutet, député du Rhône, et d’Ahmed Essafi, avocat au barreau de Tunis, secrétaire général du parti libéral constitutionnel

Auteur : Duran-Angliviel, André
Date d’édition : 1921

Salah Farhat Ahmed Safi
Ahmad Al-Safi (assis au centre) avec Saleh Farhat (assis à gauche), Ahmed Tawfiq Al-Madani (debout) et Tayeb Al-Jamil (assis à droite) à Paris en 1924.

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