En 1928, d’anciens Collaborateurs, des amis et des admirateurs de Paul Cambon, désireux d’honorer sa mémoire, ont pris l’initiative de rappeler par un souvenir durable son œuvre au service de la France et ont constitué un Comité à l’effet de préparer l’érection d’un monument à Tunis. Paul Cambon avait, de son vivant, confié à un de ses intimes que, s’il ne pouvait jamais venir à la pensée de ses contemporains de lui rendre un hommage public, c’était à Tunis qu’il désirait qu’il lui fût rendu, sur cette terre d’Afrique où il avait la conscience d’avoir fait l’effort de création, d’organisation et d’administration le plus utile et la joie d’y avoir laissé le meilleur de lui-même.
Ce projet fut accueilli à Tunis avec la plus chaleureuse sympathie. Le Résident général de France, M. Lucien Saint, voulut bien accorder son haut patronage à la constitution d’un Comité local auquel adhérèrent avec empressement, outre diverses personnalités éminentes, les collaborateurs Tunisiens et Français qui furent les premiers témoins de la mise en œuvre du Protectorat de la France en Tunisie. Une participation importante de l’œuvre du Comité fut assurée de ce chef. En France, nombreuses furent les personnes qui tinrent à s’associer à l’hommage projeté à l’égard de Paul Cambon qui, après avoir été l’un des meilleurs serviteurs de la cause française en Tunisie, joua dans notre histoire diplomatique le rôle considérable qui lui assure une des premières places parmi les hommes d’Etat de notre pays. De toutes parts, elles apportèrent au Comité leur concours et leur souscription, et l’aidèrent à faire connaître son initiative et à la propager autour d’elles. Ces efforts conjugués ont abouti à l’édification à Tunis, sur la Place Pasteur, au bout de l’avenue de Paris et en face de l’entrée du Parc du Belvédère, du beau monument dont la photographie est reproduite (la photo de l’article.
L’inauguration du Monument Paul Cambon a eu lieu le 21 mai 1928, à 10 heures du matin, par une radieuse journée. Elle a fourni à la population de Tunis l’occasion de rendre un solennel hommage à la mémoire de l’illustre homme d’Etat et à son œuvre tunisienne « Le Protectorat », dont on a pu dire qu’on a célébré ce jour-là la fête en attendant d’en commémorer dans deux ans, en 1931, le cinquantenaire. Imposante fut la cérémonie ordonnée par M. Curtelin, premier Vice-Président français de la Municipalité de Tunis et présidée par M. François Manceron, Ministre Résident général de la République française en Tunisie. S. A. le Bey de Tunis avait tenu à y assister.
La Tunisie et Paul Cambon
Auteur : Gaston Dubourdieu
Date d’édition : 1929
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