L’homme n’est pas un Dieu, l’erreur est son partage

  • 26 décembre 2018
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Jérusalem

Du milieu de la confusion religieuse et politique, des mines qui chaque jour s’amoncelaient dans l’Orient divisé, faible et incertain, il sortit un homme avec l’audacieux projet d’une religion nouvelle et d’un nouvel empire.

Mahomet fils d’Abdallah né à la Mecque en 569, d’abord pauvre conducteur de chameaux, avait une imagination brillante, un caractère énergique, un esprit vif, une profonde connaissance des populations d’Arabie, de leurs penchants et de leurs besoins.

Le Tunisien est musulman il croit avec les Chrétiens en un Dieu Tout-Puissant, Créateur de toutes choses ; il croit à l’immortalité de l’âme à la résurrection du corps avec récompenses et aux châtiments de la vie future. Il croit avec les Calvinistes (en référence à Calvin le fondateur du protestantisme) à la justification par la foi, non par les œuvres, à la prédestination. Il croit aux livres révélés qui sont le Coran, le Pentateuque, les psaumes de David et les Évangiles. Les docteurs révèrent Jésus Christ comme le plus grand des prophètes qui ont précédé Mahomet, comme le Messie des Nations et l’esprit de Dieu. Le Musulman professe les mêmes idées que le Catholique sur les questions de métaphysique courante et de morale ordinaire qui sont le fond du monothéisme.

Le Coran gouverne une prodigieuse étendue de pays. Écoulons les premières lignes de ce livre : « Louange à Dieu le souverain de tous les mondes, au Dieu de Miséricorde, au Souverain du jour de la justice. C’est toi que nous adorons ; conduis-nous dans les voies droites, dans les voies de ceux que lu as comblés de tes grâces. »

« Ce livre n’admet point le doute, il est la direction des justes qui croient aux profondeurs de la foi qui observent les temps de ta prière, qui répandent en aumônes ce que nous avons daigné leur donner, qui sont convaincus de la Révélation descendue jusqu’à toi. Que les fidèles aient une ferme assurance dans la vie à venir et ils seront heureux. »

« A l’égard des incrédules il est égal pour eux que tu les avertisses ou non, ils ne croient pas, le sceau de l’infidélité est sur leur cœur et sur leurs oreilles, les ténèbres couvrent leurs yeux, la punition terrible les attend. » Ces paroles ont cent fois plus d’énergie en Arabe ; le Coran, du reste, passe encore aujourd’hui comme le livre le plus élégant et le plus sublime qui ait encore été écrit dans celle langue.

Écoulons encore le règlement de Mahomet sur les femmes : « N’épousez de femmes idolâtres que quand elles sont croyantes. Une servante musulmane vaut mieux que la plus grande dame idolâtre. Ceux qui font vœu de chasteté ayant des femmes attendront quatre mois pour se déterminer. »

« Les femmes se comporteront envers leurs maris comme leurs maris envers elles. Les honnêtes femmes sont obéissantes et attentives. Si elles sont sages, gardez-vous de leur faire la moindre querelle : s’il en arrive une, prenez un arbitre de votre famille et un de la sienne. »

« Prenez une femme ou deux ou 3 ou 4. Mais dans la crainte de ne pouvoir agir équitablement avec plusieurs n’en prenez qu’une. Donnez-lui un douaire convenable, ayez soin d’elle ne lui parlez qu’avec amitié. »

Si nous trouvons dans le Coran, des révélations étranges des prédications vagues parfois incohérentes, ne nous étonnons pas ; Mahomet savait par expérience que le merveilleux est la raison du peuple et il a mêlé à la poésie Orientale des lois excellentes qui sont encore suivies sans avoir jamais été affaiblies ni changées par des interprètes mahométans.

Ce livre imparfait pour nous et notre époque, nos idées et notre civilisation a retiré presque toute l’Asie de l’idolâtrie, enseigné l’unité de Dieu, aboli l’usure avec les citoyens, ordonné l’aumône, la prière, la résignation aux Décrets éternels. Il était difficile qu’une religion précieuse par ces qualités et enseignée par un homme victorieux ne subjugue pas une partie de la Terre. En effet les musulmans ont fait autant de prosélytes par la parole que par l’épée ; les Turcs même leurs vainqueurs se sont soumis à l’islamisme.

Mahomet a été pontife législateur et monarque il a soumis l’Arabie qui ne l’avait jamais été avant lui et donné les premières secousses à l’empire Romain d’Orient. Sa religion a changé la face d’une partie de l’Europe, de la moitié de l’Asie, de presque toute l’Afrique ; elle aurait subjugué l’univers si elle n’était qu’une ombre de la forme plus pure du Christianisme.

Extrait du livre “La Tunisie : son passé, son avenir et la question financière”. Auteur: Henry Pontet de Fonvent – 1872

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