Tunisie: établissement des israélites dans les villes

  • 26 décembre 2018
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26 Déc

Pendant la seconde moitié du XIe siècle et la première moitié du XIIe, les Israélites, sans quitter Kairouan en masse et simultanément, ont dû, l’abandonner petit à petit, pour s’établir dans les villes qui prenaient plus d’importance et qui leur offraient plus de sécurité. La ville de Tunis surtout devait exercer sur eux un attrait tout puissant. Elle devenait chaque jour plus riche et plus prospère, et peu à peu les Juifs de Kairouan et des environs ont dû s’y établir en grand nombre[1].

A ce moment, il venait de se passer à Tunis un événement d’une immense importance pour les Juifs.

On sait qu’autrefois il n’était pas permis aux étrangers d’habiter la ville de Tunis, et que ce n’est que grâce aux efforts incessants des puissances européennes qu’on finit par accorder à chaque groupe (plus tard à chaque nationalité) l’autorisation de s’établir dans des bâtiments spéciaux connus dans le pays sous le nom de Fondouks. Ces bâtiments étaient situés près des portes de la ville ; jusqu’au commencement de ce siècle, il n’était pas permis aux Européens, pas même à leurs consuls, d’habiter le reste de la ville. Léon L’Africain, mort à Tunis en 1551, parle de ces fondouks comme d’existence fort ancienne.

Or au début, les Juifs, traités en étrangers, avaient également leur fondouk ; qui était situé près de la Porte de la Marine (Bab el Bahar), d’après le témoignage de Léon l’Africain[2]. Ce fondouk, contenant une quarantaine de chambres, était le seul coin de la ville où les Israélites pussent passer la nuit. Ceux qui ne pouvaient pas y trouver place étaient obligés de se réfugier à Mellassin, petit village à 1 km des anciennes murailles de Tunis, et désigné encore aujourd’hui familièrement par les musulmans sous la dénomination de Blad el Yehoud (ville des Juifs), bien que pas un Israélite n’y habite plus depuis longtemps. Ils venaient le jour faire leurs affaires à Tunis et s’en retournaient, avant le coucher du soleil, à Mellassin, où ils avaient, sans doute, leurs familles.

Le fondouk qu’habitaient les Israélites de Tunis était leur propriété; il formait un grand corps de bâtiment composé d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage. Une quarantaine de familles y logeaient. Une petite chambre très exiguë du premier étage avait été consacrée comme temple, et servait de synagogue. C’est là que les Israélites de Tunis se réunissaient trois fois par jour pour y faire leurs prières en commun. Le samedi après-midi, on s’y réunissait également pour lire et commenter la Bible.

Vers le milieu du XIIe siècle vivait à Tunis un musulman, Sidi Mahrez, qui est plus tard devenu le patron de la ville. C’est lui qui en répara les murs, qui y bâtît une grande mosquée portant encore aujourd’hui son nom, et qui donna à la ville un grand éclat. Sidi Mahrez eut pitié des Israélites et les prit sous sa protection. Le même Sidi Mahrez avait pris une part très grande à la défaite des Normands par Abd el Moumen, en 1159. Les Juifs de Tunis, pendant cette guerre, avaient, parait-il, apporté aux musulmans des vivres et des vêtements. Lorsque Abd el Moumen revint victorieux, Sidi Mahrez l’intéressa au sort des Israélites ; il obtint pour eux l’autorisation de s’établir dans un quartier de la ville, situé dans le voisinage de sa mosquée. Il leur fut permis d’y acquérir des propriétés, d’y bâtir des maisons et des temples et de s’organiser en communauté ouverte. La tradition assure que c’est Sidi Mahrez lui-même qui aurait désigné l’emplacement de la première synagogue du nouveau quartier juif, en lançant son bâton du haut du minaret de sa mosquée[3]. La position de la Hara (quartier juif)[4] et de la Sla Kbirâ (grande synagogue) par rapport à la mosquée de Sidi Mahrez rend cette assertion vraisemblable.

Ce nouveau quartier Israélite formait, jusqu’en 1857, un véritable ghetto, qu’on fermait la nuit, et qui était exclusivement habité par les Juifs.

Telle liberté très importante, accordée aux Israélites de Tunis, a dû contribuer puissamment à y attirer ceux dont l’existence était si précaire ailleurs, et qui espéraient profiter des faveurs accordées à leurs frères.

Quelques années après, l’établissement à Tunis de la dynastie tolérante et hospitalière des Hafsides, en 1204, a dû également y attirer beaucoup d’Israélites. Abou Zaccaria, le premier de cette famille qui porta le litre d’Emir (1229), qui fit tant d’efforts pour enrichir et embellir Tunis, qui y fonda les Souks, ainsi qu’un grand nombre d’écoles et de bibliothèques, ne pouvait pas négliger d’attirer dans sa ville de prédilection un élément aussi important que les Juifs pour la prospérité de la cité. Nul doute qu’il fit tout son possible pour les y faire venir. Nous verrons bientôt à la suite de quels événements ces heureuses circonstances se modifièrent.

Mais en même temps que la communauté de Tunis recevait le contingent le plus important d’Israélites, les autres centres accueillaient également des émigrants; nous en trouvons à Mehdia et à Kalaa; une communauté bien importante s’était également formée dans l’île de Djerba.

Maïmonide, qui traversa à cette époque (vers 1165) la Méditerranée pour se rendre en Égypte, fit escale en Tunisie, et nous laissa un curieux portrait des Israélites de ce pays, surtout de ceux de Djerba. Remarquons en passant que le célèbre philosophe est le premier écrivain juif qui fasse mention des Israélites de Tunis. —Dans une lettre qu’il adresse à son fils, il lui fait, des Israélites du nord de l’Afrique, un portrait nullement flatteur, qu’il applique au début aux Israélites de Djerba ; puis, généralisant ensuite, il applique sa critique à tous les Juifs de la Berbérie orientale, à tous ceux qui habitent le pays depuis Tunis jusqu’à Alexandrie.

Le passage est tellement curieux et caractéristique, qu’il mérite d’être cité en entier, le voici : « Garde-loi bien de quelques personnes qui habitent l’ouest, un pays appelé Djerba, pays de Berbérie. Ces hommes ont beaucoup de sécheresse et de lourdeur de caractère. En général garde-loi toujours bien des hommes qui demeurent en Afrique, depuis Tunis jusqu’à Alexandrie et de ceux qui habitent également les montagnes (ou les côtes) de Berbérie. Ils sont, selon moi, plus ignorants que le reste des hommes, bien qu’ils soient très attachés à la Croyance en Dieu. Le ciel m’est témoin (que je crois) qu’ils ne sont comparables qu’aux Caraïtes, qui nient la loi orale. Ils ne manifestent aucune clarté d’esprit dans leurs études de la Torah, de la Bible et du Talmud, ni même lorsqu’ils discutent les Haggadoth et le texte des lois, bien qu’il y en ait quelques-uns d’entre eux qui soient rabbins-juges (Dayanim). Ils ont, relativement aux femmes impures (Nidda), les mêmes croyances et les mêmes pratiques que les Bene Meos (sans doute les Arabes soumis à El Moez, qui régnait à celle époque en Tunisie), qui sont un peuple musulman habitant le même pays. Ils ne regardent pas la femme impure, et n’arrêtent leurs yeux ni sur sa taille ni sur ses habits ; ils ne lui adressent point la parole, et ils se font scrupule de fouler la terre que son pied a touchée. De même, ils ne mangent pas le quartier de derrière (l’arrière-train) des animaux abattus. Enfin il y en a long à dire encore sur leurs usages et leurs actions[5].

Ce passage de Maïmonide nous montre bien les Juifs de Tunisie à cette époque, connaissant peu les lois orales, se contentant de pratiquer les préceptes de la Bible au point de se faire comparer aux Caraïtes. Des rabbins fort instruits ont eu beau établir des écoles talmudiques, préconiser les éludes rabbiniques, rien n’y fait ; les écoles disparaissent avec leurs fondateurs. Le peuple, qui n’a pas pris part au mouvement talmudique, y reste presque étranger, et cette ignorance se manifeste dans toutes les occasions. Nous en avons eu des preuves lors du premier établissement des Juifs dans le pays ; nous avons vu leurs lettres aux Ghéonim, nous voyons l’appréciation de Maïmonide, nous verrons bientôt les demandes qui sont adressées, dans la seconde moitié du XIVe siècle, au rabbin Duran à Alger. Nous voyons partout que la loi orale est restée pour les Juifs tunisiens quelque chose d’étranger et de presque inconnu, auquel ils ont, pendant bien longtemps, refusé une grande autorité.

Pendant la fin du XIIe siècle et le commencement du XIIIe, les Juifs de Tunisie, sous l’administration bienveillante des premiers Hafsides, jouissaient d’une tranquillité relative. Les communautés se formaient et s’organisaient à Djerba, Kaïrouan, Hamamet, Kalaa, Media, Sfax ; l’expulsion des Juifs de la Sicile avait amené dans la Régence un grand nombre d’émigrants, lorsqu’un prince fanatique, Abd Allah Mestamer Billah, de la famille des Hafsides, vint à régner en Tunisie (1247 à 1275). L’ardeur prosélytique de ce prince, déjà très religieux, fut vivement surexcitée par les croisades des chrétiens qui, sous les ordres de St-Louis, vinrent d’abord en Egypte, puis en Tunisie, combattre dans leur pays les sectateurs de Mahomet. Les historiens arabes eux-mêmes, si indifférents au sort des Juifs, ont conservé le souvenir des avanies sans nombre dont ils eurent à souffrir sous le règne de ce prince cruel[6].

Ceux qui habitaient Kairouan ou Hammamet ont dû quitter la ville ou se convertir à l’islamisme. II y en a eu, sans doute, dont la conversion n’était qu’apparente et qui pratiquaient en secret, pendant un grand nombre d’années, le culte de leurs pères. La conversion réelle n’est venue qu’à la longue ; encore resta-t-il dans un grand nombre de familles aujourd’hui musulmanes des usages qui indiquent leur origine première. Il en est dont les magasins sont fermés le samedi ; d’autres dont les seuils des maisons sont nettoyés et blanchis le vendredi soir, etc. C’est sans doute pour empêcher tout contact entre ces nouveaux convertis et leurs anciens coreligionnaires que l’accès des villes de Kairouan et de Hammamet, ou ont dû avoir lieu des conversions en masse, a été depuis lors interdit aux Israélites[7].

A partir de la fin du XIIIe siècle, toute trace d’histoire de Juifs de Tunisie disparaît. Les documents font absolument défaut ; aucun ouvrage ne nous retrace la vie de ce groupe d’Israélites, le développement des communautés, leurs progrès matériels, moraux et intellectuels[8]. Les historiens arabes font de temps en temps des mentions de ce genre : « En cette année il y eut un grand massacre de Juifs : » ou bien « en cette année il y eut une grande persécution contre les Juifs », et c’est tout[9].

On peut toutefois essayer de reconstituer tant bien que mal les événements qui ont intéressé les Juifs à cette époque, et l’état moral et matériel des Juifs et des communautés. En fouillant dans l’énorme recueil des consultations rabbiniques (…), on trouvera quelques renseignements qui jettent un peu de lumière sur cette époque obscure. Il ne faudra pas, sans doute, s’attendre à trouver dans ces ouvrages des notions historiques bien nettes ou écrites dans l’intention de conserver la mémoire de faits survenus ; les auteurs, dont ce n’était pas là le but, se contentent tantôt de transcrire les demandes qui leur ont été faites, tantôt de les paraphraser dans leurs réponses, qui ont toujours pour but l’éclaircissement d’un point obscur de droit, de liturgie ou de casuistique. Mais dans ces notes, dans les demandes surtout, se trouvent quelquefois des détails qui répandent un peu de jour sur l’histoire et la situation des Israélites, et sur leurs progrès matériels, moraux et intellectuels.

Au premier rang de ces ouvrages, comme antiquité et comme importance, doit se placer le …, dû à la plume du célèbre rabbin Simon ben Zemah, dit Duran. Ce savant docteur, parent du célèbre Léon de Bagnols (…)[10], et qui s’était fait remarquer très jeune, en 1364, par sa traduction en hébreu d’un ouvrage arabe, quitta en 1391, à la suite d’une loi d’exil, Barcelone, sa ville natale, où il exerçait les fonctions de rabbin, et vint s’établir à Alger. Il y fut bientôt suivi par une pléiade de savants et d’étudiants, à la tête desquels se trouvait le célèbre …, son ancien disciple et collègue (…), qui était rabbin à Majorque[11].

Les Juifs de Tunisie étaient alors retombés dans une ignorance absolue. Le mot de l’historien ancien …, était devenu une vérité absolue. Ils n’avaient point de rabbins, point de livres, point de relations avec les centres d’études hébraïques ; la tradition se perdait presque. Ils étaient loin, les temps où de toutes les parties du monde, on avait recours aux lumières des rabbins de Kaïrouan ! Mais les relations d’affaires et de commerce étaient fréquentes entre la Tunisie et l’Algérie, et les Juifs prenaient une large part à ces relations. Des rapports de famille n’avaient pas tardé à se nouer également entre les Juifs des deux Régences, et nous voyons souvent les habitants de l’une venir contracter mariage dans l’autre. Les Israélites de Tunisie profitèrent de l’éclat que les nouveaux-venus, Duran surtout, jetaient sur la communauté d’Alger ; ils s’adressèrent à ce dernier pour obtenir la solution d’une foule de questions et l’explication de difficultés juridiques ou liturgiques, Duran répondait d’ailleurs fort exactement à toutes ces demandes, qu’il transcrivait dans ses écrits, ainsi que ses réponses.

C’est le recueil de cette volumineuse correspondance que Duran entretenait avec les Juifs d’Algérie, de Tunisie, d’Espagne, de France, etc., qui forma les trois premières parties de l’ouvrage connu sous le nom de (…)[12]. Aucune de ces lettres ne porte de date, mais l’auteur a soin de nous faire savoir, à la fin du troisième volume de son ouvrage, qu’il l’a composé à la fin du XIVe siècle et au commencement du XVe.

En second lieu, nous trouvons un volume de …, faisant suite au …, et qui a pour auteur le propre fils de Simon Duran. Il est connu sous le nom de …[13]. Vient ensuite un volume intitulé …, divisé en deux parties, et ayant pour auteurs les deux fils du précédent[14].

Ici nous trouvons une lacune de près d’un siècle puis vient un ouvrage intitulé …, ouvrage imprimé à la suite du …, dont il forme la quatrième partie. Le …, ainsi que l’indique son titre, est composé de trois parties, dues à trois descendants successifs de Simon Duran, dont les noms sont : Salomon Duran, Salomon Serour et Abraham Ibn Toua. L’auteur de la seconde partie de cet ouvrage, Salomon Serour, a séjourné à Tunis pendant quelque temps, à la suite, dit-il dans son livre, des malheurs qui l’ont assailli dans sa patrie (l’Algérie) et sur lesquels, d’ailleurs, il ne s’étend pas davantage, Le dernier de ces ouvrages s’étend jusque vers le milieu du XVIIe siècle.

Nous trouvons ensuite une source considérable de renseignements dans un ouvrage du même genre, intitulé : …, et dont l’auteur est un rabbin tunisien, avocat de son métier, appelé Ouziel el Haîek. L’auteur, qui a rédigé son ouvrage vers 1790, a réuni, tantôt sous forme de demandes et réponses, tantôt sous forme de décisions rabbiniques, une collection d’environ 1,500 sujets divers, se rapportant pour la plus grande partie à Tunis. Là se trouvent transcrites un grand nombre de décisions rabbiniques (…), de conventions (…) de dispositions (…), prises en vue d’intérêt général, et une foule de cas particuliers, le tout réuni sous la forme alphabétique.

C’est dans cet arsenal de documents, dont la plupart sont indifférents au sujet qui nous préoccupe, qu’il faut tacher de puiser quelques renseignements permettant de reconstituer l’histoire des Israélites de Tunisie du XIIIe au XVIIIe siècle. C’est de cette nombreuse correspondance que nous tâcherons de déduire leur état matériel, moral et intellectuel. Ces renseignements, fort incomplets et défectueux, jetteront quelques rayons de lumière sur un sujet encore obscur et inexploré, et faciliteront la lâche de l’historien qui s’occupera plus lard de la question, et qui disposera de sources plus sures et plus nombreuses.

Extrait du livre: “Essai sur l’histoire des Israélites de Tunisie depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’établissement du protectorat de la France en Tunisie”. Auteur : David Cazès (1851-1913). Éditeur : A. Durlacher (Paris). Date d’édition : 1887


[1] Un des rédacteurs des « Archives Israélites » (n° du 28 juin 1883) prétend que les Israélites et les Chrétiens de Kaïrouan en ont été expulsés en 1035. Cette date est sans doute erronée, aucun événement de ce genre n’est signalé a Kaïrouan en 1035. D’ailleurs Rab Hananel et Rab Nissim, au dire des historiens juifs du moyen âgé, sont morts à Kaïrouan en 1050 (4810 de la création).

[2] Voir Léonis Africanis, livre V, chap. XXI. Voir également Clarin de la Rive, Histoire de la Tunisie, p. 278 et suiv. L’existence du fondouk des Juifs est établie d’une façon positive. Outre la mention qu’en fait Léon l’Africain, il en est question dans une demande adressée par un nommé Joseph Zimron, de passage à Tunis (…) au petit-fils du rabbin Simon ben Zemah Duran, Semah ben Schelomo, demande que celui-ci a consignée dans son ouvrage intitulé …. On voit dans cette demande que le fondouk habité jadis par les Israélites était assez éloigné du nouveau quartier qui leur avait été assigné. Voici d’ailleurs quelques passages fort curieux de cette demande, ou plutôt de la réponse qui y est faîte : …

[3] Ce mode de désignation d’un emplacement au moyen d’un bâton lancé par un chef est encore aujourd’hui très fréquent, non seulement chez les musulmans, mais encore chez les Israélites de Tunisie. C’est ainsi qu’à la mort d’une femme de mauvaise vie, l’emplacement de sa tombe est désigné par le bâton lancé par le chef de la Hébra.

[4] Dans l’actuel quartier de Bab Souika.

[5] Le passage, peu connu parmi les Juifs de Tunisie, mérite d’être reproduit dans le texte : …

[6] El-Kaïraouani, Toc. cit. p. 224 et suiv.

[7] Les villes de Kaïrouan et de Hammamet, considérées par les musulmans comme villes saintes, ne pouvaient, jusqu’au moment de l’occupation française, être habitée, ni même visitées que par des mahométans. II fallait une autorisation spéciale du Bey pour en permettre l’entrée à un Européen ou à un Juif. En aucun cas, il n’était permis à un non-musulman d’y passer la nuit. Cette interdiction rigoureuse, établie d’abord pour les Israélites, a été depuis étendue aux chrétiens.

[8] Mentionnons ici une tradition assez répandue chez les Juifs de Tunisie, d’après laquelle le rabbin Abraham Ibn Ezra aurait été à Tunis. On conserve dans le grand temple, dans un placard muré, une Bible qu’on dit avoir appartenu au célèbre commentateur. Cela est peu croyable, et il est plus simple de supposer que la tradition n’est venue que plus tard, pour expliquer l’existence du livre, qui était un simple …, destiné à faire les corrections aux rouleaux de la loi ; plus tard, lorsque les livres imprimés devinrent communs, le … devint facilement …, et pour expliquer la présence de ce volume au temple, on a imaginé le voyage d’Ibn-Ezra. Quoi qu’il en soit, on a placé sur la porte murée de ce placard, devant laquelle il y a toujours une lampe allumée, une inscription dont voici la copie : …

[9] Voir El-Kaïraouani, loc. cit. Passim. Voir également le géographe Edrisi.

[10] L’auteur du … affirme que Duran était te petit-fils de Léon de Bagnols. Dans la note que Duran a faite de ses ouvrages, et qui a été imprimée à la fin du 3ème volume de …, il parle de …, en le qualifiant de ….

[11] L’auteur du … se trompe certainement en donnant (p. 101 a), pour l’exil de ces rabbins, la date de 5155 (1395). Duran lui-même, dans la préfacé de son …, donne la date de 5151 (1391) pour son arrivée à Alger.

[12] Nous nous rapportons, pour tout ce qui suit, a l’édition Proops, d’Amsterdam, 1738.

[13] Edité a Livourne, chez Abraham Meldola, en 1742.

[14] Edité a Livourne, chez Abraham Castello et Lazaro Saadon, en I782.

Tunisie: Les israélites pendant la conquête musulmane

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