La civilisation carthaginoise: les instruments de la puissance

  • 26 décembre 2018
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Inscription punique de Carthage

La flotte et l’armée

Carthage possédait une flotte de premier plan. Héritière de la célèbre flotte tyrienne, elle comptait plusieurs milliers de navires construits par des artisans expérimentés et habiles. Les arsenaux de Carthage furent parmi les plus célèbres de toute l’Antiquité ; les marins eux-mêmes avaient une profonde connaissance de la mer et quoique ignorant la boussole, ils arrivaient à se guider d’après la grande Ourse.

En temps de guerre, l’État réquisitionnait les navires de commerce et leurs équipages pour le transport des troupes et du matériel. Il semble bien, qu’en temps de paix, la marine officielle ne fût jamais très nombreuse, servant simplement à protéger les convois contre les pirates ou à garder les abords des zones d’exclusivité carthaginoise en matière de commerce. Mais, en temps de guerre, l’État peut mettre en circulation jusqu’à 350 navires à la fois. L’État carthaginois était d’ailleurs plein d’initiatives et donnait un appui sans réserve à tous les efforts d’expansion économique ou de créations de monopoles.

Ainsi, il n’hésita pas à organiser les audacieux périples d’Hannon et d’Himilcon, s’ingéniant à dépister les suiveurs et à les effrayer en répandant des bruits terrifiants sur les routes maritimes menant aux zones d’influence carthaginoises, veillant ainsi jalousement à ce que ces expéditions soient enveloppées du secret et du mystère les plus totaux. Enfin il intervenait souvent par la diplomatie ou par la force pour protéger les intérêts de ses ressortissants. Lorsque l’intérêt l’exigeait, l’État intervenait donc, soutenant sa politique d’expansion par l’armée. Celle-ci était essentiellement constituée de mercenaires.

Certes, il y avait au début des corps d’élite composés de citoyens, tels les 2 500 jeunes aristocrates du bataillon sacré qui se firent tuer jusqu’au dernier en Sicile. Mais soucieuse de ménager le sang de ses citoyens, Carthage ne voulut plus les mobiliser qu’en cas de danger imminent menaçant l’existence même de la ville. Pendant les guerres puniques, par exemple, le gros de l’armée était constitué par des mercenaires, des contingents composés de sujets à qui était imposée une sorte de service militaire et des troupes auxiliaires fournies par les rois vassaux de Carthage.

Le concours des cavaliers numides était particulièrement précieux pour cette armée qui posait de nombreux problèmes d’organisation et de maniement. En effet, en son sein se groupaient les représentants des races, des langues, des religions et des traditions les plus diverses. Le grand mérite d’Hannibal, ce fut d’avoir réussi à donner une âme à cette mosaïque de soldats qu’était l’armée carthaginoise. Il groupa ses hommes en corps nationaux encadrés par des officiers de leur race, mais commandés à l’échelon supérieur par des chefs carthaginois et affectés à des tâches spécialisées selon leur armement et leurs traditions nationales.

Les Carthaginois firent, d’autre part, progresser l’art des sièges et des fortifications. Les remparts de leur ville, longs de 34 km, hauts de 13 m, larges de 8 m et comportant une tour tous les 60 m avec de multiples casernes et des écuries pour 300 éléphants et 4000 chevaux plongèrent tous les contemporains dans l’admiration. De même, les Carthaginois firent figure originale en transportant en Occident cette pratique de guerre qui n’existait qu’en Orient et qui consistait à utiliser les éléphants comme « chars d’assaut » dans les affrontements.

Cependant cette armée carthaginoise posait deux problèmes : – Un problème financier : elle était d’un entretien fort coûteux. – Un problème politique : celui des chefs, de leur place dans l’État ou de leurs rapports avec les civils. Le recours à des mercenaires conférait une gravité particulière à ces deux problèmes car, d’une part les mercenaires pouvaient faire valoir leurs exigences financières par la force (la guerre des mercenaires qui mit Carthage en difficulté le prouva bien) ; d’autre part, étrangers et soldats de métier, ils pouvaient, obéissant aveuglement à leur chef, l’aider à tenter un coup d’État.

Les institutions politiques

La constitution de Carthage était considérée par les anciens comme le type même de la constitution mixte groupant les meilleurs éléments des trois principaux régimes politiques, monarchique, aristocratique et démocratique. N’était-elle pas, en effet, caractérisée par un pouvoir exécutif fort, de type monarchique, un conseil restreint mais permanent de type aristocratique et une assemblée populaire de type démocratique ? En fait, État colonial et commerçant, Carthage a été dès sa fondation dans la dépendance d’une aristocratie de commerçants, de marins et de prêtres. Il est vrai qu’étant donné le caractère insuffisant et très vague des renseignements que nous fournit Aristote, dans sa Politique, sur la constitution de Carthage, on peut difficilement en évoquer le mécanisme avec précision.

Cependant, il semble bien que la cité ait connu un régime monarchique au début auquel avaient succédé par la suite les deux suffètes. C’étaient à la fois des juges et des « leaders politiques » qui étaient élus pour un an par l’assemblée populaire et qui devaient remplir certaines conditions de naissance et de fortune. Ces suffètes réunissaient et présidaient le Sénat et l’assemblée populaire et rendaient la justice, mais n’avaient aucune attribution militaire. Le commandement des armées revenait à des généraux élus pour une période déterminée (la durée d’une guerre par exemple).

Tous les citoyens pouvaient, en théorie, être élus généraux, mais en fait le commandement militaire revenait traditionnellement aux membres de certaines grandes familles comme les Magonides ou les Barcides. La situation des généraux avait quelque chose de périlleux dans la mesure où l’aristocratie carthaginoise, soucieuse de préserver ses privilèges, se méfiait des hommes de génie et châtiait les médiocres. Cette attitude était parfois paralysante pour les généraux en campagne qui, souvent, évitaient de prendre des initiatives dont ils pourraient avoir à rendre compte. Un Sénat groupant 300 membres choisis dans la classe aristocratique et se renouvelant probablement par cooptation discutait des affaires intéressant la politique étrangère, la guerre et la paix, le recrutement des armées et l’administration des colonies. En cas de conflit entre le Sénat et les suffètes, on faisait intervenir, semble-t-il, l’assemblée populaire.

Dès le IIIe s. trente sénateurs siégeaient en permanence pour régler au jour le jour, les questions urgentes. Une large part du pouvoir revenait à de multiples comités de cinq membres, « les pentarchies », qui se recrutaient par cooptation et étaient chargés du contrôle de certains domaines administratifs. Une surveillance générale était dévolue à un tribunal de cent quatre membres dont le rôle était comparable à celui des éphores à Sparte et qui faisait régner la terreur partout. Ce tribunal devait essentiellement parer à toute tentative de coup d’état ou de tyrannie. Il arrivait également qu’il expédiât les généraux vaincus au supplice.

On connaît assez mal le rôle de l’assemblée populaire qui élisait les généraux et les suffètes, arbitrait les conflits éventuels entre Sénat et suffètes, mais qui, avant le IIe s., ne semble pas avoir joué de rôle politique important Il est cependant certain qu’à la veille de sa chute, Carthage avait réformé sa constitution dans un sens résolument démocratique en élargissant la compétence de son assemblée populaire, dont le rôle était restreint, jusque là, à « l’élection » de généraux et de suffètes qui devaient remplir certaines conditions de naissance et de fortune et qui appartenaient donc à la noblesse.

Inscription punique de Carthage, Musée de Carthage
Inscription punique de Carthage, Musée de Carthage: Texte de plusieurs lignes gravé sur une dalle de calcaire noir découverte en 1964, hors de son contexte. Elle est tronquée à gauche. Ce texte a fait l’objet de plusieurs traductions non définitives pour certains mots. Il commémore la réalisation d’un grand ouvrage édilitaire et plus précisément, semble-t-il, le percement d’une rue, à moins qu’il ne s’agisse d’une muraille et de la construction d’une porte. L’inscription date de l’époque des guerres puniques (IIIe s. av. J.-C.).

D’autre part, il était rare que sénateurs et suffètes, membres d’une même classe, entrent en conflit pour qu’on puisse avoir recours à l’arbitrage de l’assemblée. Finalement la constitution punique apparaît comme typiquement aristocratique et ne groupait pas réellement, comme l’affirmait Aristote, les meilleurs éléments des divers régimes politiques. Il est même probable qu’Aristote ne l’a appréciée à ce point que parce qu’elle était résolument aristocratique. Néanmoins, il convient de souligner l’attachement des Carthaginois aux structures collégiales et leur méfiance constante à l’égard du pouvoir personnel.

La cité et la société

Importante métropole africaine, Carthage était, au moment de son apogée, une des plus grandes et des plus belles villes de la Méditerranée occidentale. Jusqu’à une date récente, sa configuration urbanistique demeurait presque inconnue par suite des destruction subies en 146 avant J.-C. et de la réoccupation du site à l’époque romaine qui entraîna de gigantesques travaux d’arasement, de comblement et de réaménagement occasionnant notamment la disparition totale de toute trace de la Ville Haute à l’emplacement de laquelle s’élevèrent la colonie augustéenne et le forum.

Cependant, grâce aux acquits des fouilles menées dans le cadre de la campagne internationale de sauvegarde de Carthage depuis 1972, les textes littéraires et l’épigraphie aidant, les grandes lignes de l’évolution de la cité punique commencent à être mieux connues. On sait, à présent, que la ville était, dès ses débuts, bien structurée. Elle comprenait, outre la citadelle occupant une position dominante sur l’acropole de Byrsa et constituant le centre névralgique de la cité, un important habitat couvrant la plaine littorale et intégrant un secteur industriel qui a laissé de nombreuses traces d’activités métallurgiques, de teinturerie et de foulage. Les nécropoles occupaient les zones périphériques. De nombreux sondages ont montré que les édifices s’alignaient parallèlement à la côte et que l’urbanisme était déjà dense et structuré à l’époque archaïque.

Le site de la colline de Byrsa à Carthage
Le site de la colline de Byrsa à Carthage: La photographie montre, à l’arrière- plan, la plaine littorale avec le golfe dominé par le mont Boukornine; au premier plan, un palier du versant de la colline de Byrsa avec des vestiges puniques. Le pilier massif qui se dresse au centre appartient aux fondations d’un monument romain disparu. L’enlèvement des remblais l’entourant a mis au jour les vestiges puniques jusque-là ensevelis : c ‘est tout un quartier d’habitat révélant un pan de l’urbanisme carthaginois : des îlots d’habitation construits suivant un plan régulier, probablement sous le gouvernement d’Hannibal au début du II’ s. av. J.-C. Le quartier sera détruit lors de la prise de la ville par Scipion en 146 av. J.-C.

À la trame géométrique orthogonale de l’habitat de la plaine, s’opposait un tissu urbain plus souple, de type rayonnant dit en « éventail », imposé par la topographie escarpée des pentes de la colline de Byrsa. L’articulation entre les deux systèmes était assurée par l’agora, grande place publique. Tout au long de son évolution, Carthage s’agrandissait sans cesse tantôt au-delà des zones industrielles et des nécropoles, tantôt à leur détriment. Jusqu’au Ve s. avant J.-C., seul l’espace urbain de l’acropole était fortifié puis, à partir de cette date, une grande muraille de 5,20 m d’épaisseur protégea l’ensemble de la cité du côté de la mer, entre la colline de Borj-Jedid et la baie de Kram.

La plus grande extension de la ville se fit vers le nord, atteignant et dépassant les hauteurs de Sidi Bou Saïd par son faubourg de Mégara. Au IVe s., une ère de grande prospérité favorisa l’embellissement de la cité et de sa parure monumentale. Loin de se ralentir à l’époque des guerres puniques (IIIe et IIe s.), cet essor s’accéléra notablement comme en témoigne un quartier d’habitation aménagé à proximité immédiate de la mer et comportant de somptueuses demeures, couvrant chacune 1000 à 1500 m2, agrémentées de péristyles et de galeries et dont les sols et les murs étaient richement décorés.

Carthage devait alors impressionner ses visiteurs avec sa façade maritime protégée par une importante muraille en pierre de taille stuquée et surmontée de corniches moulurées, son acropole à l’aspect grandiose, dominée par le majestueux temple d’Eschmoun desservi par un escalier monumental de soixante marches et ses divers autres édifices publics dont notamment le sanctuaire de Reschef (Apollon) admiré par Appien qui le situait au bord de l’agora et dont les vestiges semblent avoir été repérés par l’équipe allemande. Celle-ci a mis au jour un monument important, dont la vaste cour, outre des fûts de colonnes et de grands chapiteaux stuqués, a révélé des centaines de sceaux d’argile avec « des empreintes de cartouches de pharaons égyptiens et des gemmes grecques destinées à sceller des doc ments de papyrus qui ont brûlé lors de l’incendie de 146 avant J.-C. ».

D’après les textes, la cella de ce temple – s’il s’agit bien de celui de Reschef -, avait les murs revêtus de feuilles d’or et contenait une statue du culte dorée qui fut emportée à Rome en 146 où elle était encore visible au IIe s. après J.-C. en bordure du circus flaminius. Non loin de ce sanctuaire se trouvaient les célèbres ports puniques. Ces ports, que de récents travaux font beaucoup mieux connaître, ont été aménagés vers la fin du III e ou au début du IIe s. avant J.-C. Auparavant, on suppose qu’on utilisait des installations qui existaient au même emplacement ou peut-être en bas de la colline de Borj Jedid, là où se trouvent les vestiges des thermes d’Antonin. Considérés comme l’une des grandes réalisations du monde antique à leur époque, ces ports étaient constitués de deux bassins, l’un à vocation marchande, l’autre militaire. Un chenal de 20 mètres de large les reliait.

Creusé artificiellement et ouvert sur le large auquel il était relié par un chenal d’accès, le premier port était de forme rectangulaire et couvrait une surface de sept hectares ; sa profondeur était de 2,50 m. Il était flanqué d’un terre-plein aménagé de main d’homme, dit « quadrilatère de Falbe », qui était à la fois un avant-port contre les vents dominants et un espace de manœuvres, d’embarquement et de débarquement des marchandises. Situé plus au nord que le port de commerce, le port militaire, de forme circulaire, a mieux conservé ses structures de base.

Sa profondeur atteint 2 m environ et sa surface utilisable est supérieure à six hectares. Au milieu se dressait l’îlot de l’amirauté sur lequel était aménagé le pavillon du commandant de la flotte et la tour de surveillance du mouvement des navires au large. Trente cales de radoub et d’hivernage d’une longueur de 30 à 50 mètres environ permettaient d’abriter une trentaine de navires qu’on faisait glisser sur des traverses en bois. Sur le pourtour du port circulaire où les quais ont été établis, cent trente cinq à cent quarante autres cales d’une longueur de 40 mètres chacune ont été mises en place. L’ensemble formait cent soixante cinq à cent soixante dix cales pouvant accueillir un nombre de navires à peu près équivalent au chiffre de deux cent vingt avancé par Appien.

Cet important aménagement naval, fruit d’une prospérité retrouvée, aurait, semble-t-il, inquiété Rome et suscité son attitude belliqueuse qui devait aboutir à la destruction de Carthage. Au sein de cette ville énorme se pressaient, selon Strabon, 700 000 habitants. Ce chiffre considérable pour une cité antique paraît quelque peu exagéré, mais on pense que Carthage ne comptait pas moins de 3 à 400 000 habitants.

À la tête de la hiérarchie sociale on trouvait une aristocratie de prêtres, de grands commerçants, d’armateurs et de gros propriétaires fonciers détenant l’essentiel du pouvoir politique, égoïstes et jalousement attachés à tous leurs privilèges. En dehors de ces nobles, on comptait beaucoup de commerçants moyens et petits, des artisans et ouvriers métallurgistes, menuisiers, tisserands, potiers, verriers, fondeurs et des indigènes africains attirés par les nombreuses ressources que pouvait offrir un grand port. Groupés au sein de corporations, ils s’entassaient dans la ville basse, comme nous l’apprend une inscription carthaginoise. Il y avait également de nombreux esclaves. Leur mariage était reconnu par la loi et ils étaient parfois affranchis. Ceux qui servaient comme domestiques en ville étaient généralement bien traités et demeurèrent fidèles à leurs maîtres.

En revanche, différente était l’attitude adoptée à l’égard de la masse des sujets réduits à l’esclavage ou au servage, travaillant dans les domaines des aristocrates carthaginois, odieusement exploités et vivant dans des conditions insupportables. Aucune considération humaine ne venait adoucir le sort de ce prolétariat misérable, entièrement à la merci d’employeurs égoïstes et exclusivement soucieux d’augmenter la rentabilité de leurs entreprises. L’histoire sociale de Carthage est avant tout celle des révoltes explosives de ces Berbères déshérités qui, par ailleurs, ne ratèrent pas une occasion de faire cause commune avec les envahisseurs et ennemis de la cité punique. A ces divers éléments s’ajoutait la masse turbulente et redoutable des mercenaires souvent disposés à s’emparer des richesses de leurs employeurs.

L'îlot de l'Amirauté: Port militaire de Carthage punique. ( Antiquarium des ports )
L’îlot de l’Amirauté – Port militaire de Carthage punique ( Antiquarium des ports ): Reconstitution à partir de l’état des lieux, à la lumière des textes anciens et des fouilles archéologiques récentes. C’est un immense hangar couvrant des alignements de cales construites en rampes de carénage inclinées, disposées en éventail. Elles rayonnent depuis une cour hexagonale à ciel ouvert, surmontée du pavillon de vigie où se trouve l’amiral de la flotte de guerre. D’après l’historien Appien, le port militaire pouvait contenir 220 navires constitués essentiellement de trirèmes ou trières.

En définitive Carthage présentait l’aspect d’une grande cité cosmopolite où vivaient côte à côte des Orientaux, des Grecs, des Maltais, des Siciliens, des Espagnols. Souvent même les étrangers s’y installaient et y faisaient souche. Les Carthaginois qui ne semblent pas avoir été racistes leur réservaient un excellent accueil et ceux parmi eux qui faisaient preuve de valeur personnelle pouvaient même obtenir la citoyenneté carthaginoise.

Les mariages mixtes étaient d’autre part admis par la loi et fréquents. Enfin les femmes semblent avoir joui à Carthage de beaucoup de considération. Elles avaient accès aux plus hautes charges, surtout dans le domaine religieux. Partant de la constatation que les tombes, les plus anciennes surtout, contenaient des couples on a pensé que la polygamie n’existait pas. En tout cas, le fait que les quelques noms de Carthaginoises parvenus jusqu’à nous étaient étroitement liés au destin de la ville montre bien la place importante occupée par celles-ci dans la cité.

Elissa symbolise la naissance de Carthage, et Sophonisbe sa mort. Sur le plan des mœurs et du genre de vie, les Carthaginois étaient demeurés attachés à l’Orient. Ils parlaient et écrivaient une langue sémitique qui est un phénicien plus ou moins altéré. Ils étaient orientaux par leur costume, leurs bijoux, leurs poids et mesures, leur calendrier. Les Romains et les Grecs leur trouvaient bien des défauts, mais ils reconnurent en eux d’excellents hommes d’affaires polyglottes et intelligents.

Extrai du livre “HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA TUNISIE: Tome I (Khaled Belkhoja, Abdelmajid Ennabli, Ammar Mahjoubi, Hédi Slim)

Formation de l’empire carthaginois et conflit avec les Grecs

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